
Le cerveau et son développement

De façon très schématique, nous pouvons dire que nous avons trois cerveaux, comprenant de nombreuses structures reliées entre elles par un réseau complexe de circuits neuronaux: le cerveau archaïque, aussi appelé «reptilien » (tronc cérébral et cervelet), que gère les fonctions primaires liées à la physiologie de base (respiration, rythme cardiaque, etc.) et déclenche, face au danger, des comportements instinctifs liés à notre survie, les réflexes d'attaque ou de fuite. Le cerveau émotionnel appelé aussi «système limbique » (amygdale, hippocampe, hypothalamus, etc.), impliqué dans les émotions, l'olfaction, l'apprentissage et la mémoire. Le néocortex, appelé aussi «cerveau supérieur» (divisé en lobes), impliqué dans les fonctions cognitives dites « supérieures » comme la conscience, le langage, les capacités d'apprentissage, etc. De toutes les régions du néocortex, le lobe préfrontal est à l'origine de la réflexion, du raisonnement, de la créativité, de l'imagination, de la résolution des problèmes, de la planification, de la conscience de soi et de l'empathie. Le développement du cerveau débute dès la vie intra-utérine. Durant les premières années de l'enfant, le néocortex est en formation. Il n'exerce pas encore un contrôle complet sur le cerveau archaïque et le cerveau émotionnel qui sont alors dominants (l'enfant n'est pas consciente). Une grande partie du cerveau se forme au cours des cinq premières années de la vie mais sa maturation se prolonge jusqu'à la fin de l'adolescence et même beaucoup plus tard, jusque dans la troisième décade de la vie pour certaines régions cérébrales très importantes du lobe frontal, notamment le cortex orbito-frontal et la partie dorso-latérale du cortex préfrontal. Le nombre de cent milliards de cellules nerveuses et dix mille milliards de synapses contenues dans le cerveau sont formés très intensément, se défont et se refont en fonction des relations affectives, de l'apprentissage, de toutes les expériences vécues par l'enfant grâce à l'activité épigénétique et à la neuroplasticité. Au cours de l'enfance et de l'adolescence, le cerveau perd la moitié de ses synapses, il garde les circuits qui sont utilisés et élimine les autres. Cette intense activité de formation des synapses, de mise en place de connexions explique que tout phénomène ou événement susceptible d'altérer la formation de ces circuits a des conséquences majeures sur la vie présente et future.
Développement du cerveau jusqu'à 1 an
